CMPB - the Mesozoic era (245 - 66 millions years).

Center of Mineralogy and Paleontology of Belgium

Index plan du site

the Mesozoic era (245 - 66 millions years).

click on pictures to enlarge.
© Pictures : MJX, except otherwise specified.

P. Cooreman
Photos, cartes et collections : Roland Deconinck
(sauf autres indications)

La Belgique compte de nombreux affleurements du Secondaire qui se situent approximativement dans la Province de Luxembourg, le bassin de Mons et la région de Visé-Maastricht, sans oublier quelques témoins dans le Brabant et les hautes Fagnes.
Le Trias n'est pas très développé dans notre pays, en effet toute la partie inférieure manque.
Le Bunstsandstein (grès bariolés) des auteurs allemands n'apparait qu'en Allemagne.
Le Muschelkalk (calcaire à coquillages) est visible au Grand-Duché de Luxembourg, et en Moselle allemande et française.
Le Keuper affleure également en Allemagne.
Seuls sont connus à l'affleurement près d'Arlon des sables et bone-beds (niveaux à ossements et dents) du Rhétien (fin du Trias). Ils livrent surtout des restes de poissons, requins et reptiles mais aussi une faune de micro-mammifères.
Le Jurassique inférieur commence par l'Hettangien gréseux ou sableux, de couleur claire. Il offre une lumachelle ou banc à accumulation de bivalves, mais on y trouve aussi des ammonites, bélemnites et des dents de squales que l'on peut récolter aux alentours de Virton et d'Arlon.
Il continue par les marnes à gryphées (ou "Marnes de Warcq"), pouvant contenir des amas de l'huître Gryphea arcuata, également appelée "griffe du diable", et parfois de grandes ammonites et de très petites bélemnites.
Suit le Carixien (ou Pliensbachien inférieur) marneux, dont les "Marnes sableuses de Hondelange" contiennent de très nombreuses bélemnites et des ammonites Aegoceras capricornu.
Le Domérien (ou Pliensbachien supérieur) montre le "Macigno d'Aubange" très riche en faune, notamment en ammonites (Pleuroceras spinatum), des bélemnites en pagaille, bivalves, brachiopodes et gastéropodes. Les affleurements sont rares mais on en retrouve au Luxembourg.
Le Toarcien termine le Jurassique inférieur et est très connu pour ses "Schistes cartons de Grandcourt" riches en ammonites aplaties, en bélemnites, bivalves, bois fossilisés, et restes de poissons et de reptiles marins dont les célèbres Ichthyosaures et Plésiosaures. Les mêmes couches ont livré les fantastiques squelettes complets de reptiles, à Holzmaden dans le Jura souabe, près de Stuttgart.
Le Jurassique moyen commence par l'Aalénien dont la roche constitue une des meilleures ressources de la Lorraine française et luxembourgeoise, la "Minette de Lorraine". Cette roche brun-rougeâtre est composée d'oolithes (en forme d'oeufs de poissons) d'oxydes de fer.
Le Bajocien montre lui aussi des sédiments riches en fer, notamment à Halanzy, ou des ammonites et de grandes bélemnites ont été trouvées. Au Luxembourg (Rumelange) il contient des couches calcaires, anciens récifs coralliens à bivalves et brachiopodes, et certaines couches contiennent des ammonites et de très grandes bélemnites. C'est le dernier étage jurassique représenté chez nous. Le Bathonien, essentiellement marno-calcaire mais pouvant être oolithique, se rencontre en Ardenne française (autour de Poix-Terron), dans le Boulonnais (Rinxent) ou en Normandie (Luc-sur-Mer). Il est très riche en Brachiopodes, Oursins et Mollusques.
Le Callovien, qui clôture le Jurassique moyen, est généralement argilo-calcaire et est assez peu visible dans le Boulonnais (Le Wast), l'Ardenne française (La Bascule), la Normandie (Vaches-Noires), et les Deux-Sèvres. Il contient de nombreuses Ammonites fréquemment pyritisées, ainsi que des restes de Poissons, Reptiles marins et Dinosaures.
Pour débuter le Jurassique supérieur, l'Oxfordien argilo-calcaire est visible dans l'Ardenne française (La Bascule), très peu dans le Boulonnais, et en Normandie (de Trouville à Dives). L'Oxfordien supérieur est calcareux voire crayeux en Ardenne française (Novion-Porcien) et en côte de Meuse (Pagny-sur-Meuse), et est essentiellement composé de récifs coralliens abritant les habituels commensaux (Oursins, Bivalves, Gastéropodes, Brachiopodes).
Le Kimméridgien argilo-marneux contient aussi des Ammonites, Oursins, de très fréquents Mollusques, et des restes de Poissons et de Reptiles. Il se trouve surtout dans le Boulonnais (Boulogne-sur-Mer, Cap Gris-Nez) et la Normandie (Honfleur, le Havre).
Le Portlandien amorce une régression marine et ses sédiments argileux, marneux et sablo-gréseux contiennent pas mal de fossiles. De très belles Ammonites, des Oursins, Mollusques, Vers et Vertébrés se rencontrent assez fréquemment. On retrouve ces sédiments dans le Boulonnais (Boulogne-sur-Mer) et en Angleterre (Ile de Portland).
Il se termine par des sédiments terrestres, le Purbeckien.
Le Crétacé commence en Belgique par des sédiments fluvio-terrestres du Wealdien qui ont piégé les squelettes d'Iguanodons retrouvés à Bernissart. Des couches analogues se rencontrent encore à Hautrage et contiennent des bois flottés et des pommes de pins fossiles, rares et fragiles.
Par contre les sédiments marins du début du Crétacé manquent chez nous. Toutes les couches précédant l'Albien supérieur ne sont pas visibles.
Le Néocomien regroupe cinq étages (Berriasien, Hauterivien, Valanginien, Barrémien et Aptien) qui montrent en Drôme et en Haute-Provence des marnes, dolomies et argiles à Ammonites déroulées.
L'Albien inférieur n'est pas affleurant en Belgique, par contre on peut l'échantillonner dans le Boulonnais (Cap Blanc-Nez), en Angleterre (Folkestone), et dans l'Aube (Troyes) où il contient de très nombreuses ammonites, des Mollusques, Crustacés, petites Bélemnites et restes de Poissons.
L'Albien supérieur a affleuré dans le Hainaut (Strépy-Bracquegnies) lors des travaux du Canal du Centre et est célèbre pour les innombrables coquilles silicifiées qui y ont été récoltées. Quelques Ammonites et dents de poissons s'y trouvaient aussi.
Le Cénomanien, fin du Crétacé inférieur, est le premier étage à sédiments crayeux. Visible dans le passé à Autreppes près de Quiévrain, il montre encore des couches dans le Boulonnais (Cap Blanc-Nez), la Normandie (Le Havre, Vaches-Noires). Il contient moins d'ammonites mais plus d'oursins et de restes de vertébrés.
Le Turonien, début du Crétacé supérieur, est visible aux environs de Tournai et près de Mons (Nimy-Maisières) où il montre respectivement des Tourtias (craies vertes à nodules) et des bancs silicifiés très durs. On y récolte des Mollusques et des dents de Poissons, ainsi que des Oursins.
Le Coniacien, peu visible près de Mons (Nimy-Maisières), consiste en une craie verte à Huîtres, rares Oursins et dents de Requins.
Le Santonien, peu visible chez nous est crayeux autour de Mons et sableux au Limbourg où il a fourni des Mollusques.
Mieux représenté est le Campanien, qui commence par la "Smectite de Herve" à huîtres et bélemnites. Le reste du Campanien est très exploité dans l'industrie grâce à la qualité de ses craies blanches (Craie de Nouvelles, Craie d'Obourg). Les nombreuses carrières autour de Mons (Obourg, Harmignies, Cuesmes) livrent quelques oursins et d'abondantes bélemnites, ainsi qu'un peu de dents de requins.
Pour clôturer le Crétacé (et le Mésozoïque), le Maastrichtien se retrouve près de Mons ("Craie phosphatée de Ciply"), dans le Limbourg (Lixhe et sa "Craie de Vylen", Eben-Emael et son "Tuffeau de Maastricht") et dans le Brabant ("Tuffeau de Folx-les-Caves", Orp-le-Grand). C'est probablement l'étage le plus riche en fossiles de tout le Crétacé supérieur belge : bélemnites, ammonites déroulées, oursins, mollusques, crustacés, poissons, reptiles (nos célèbres mosasaures et tortues marines !), rien n'y manque.