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      | Réponse de notre collègue Didier Lelubre (publiée dans le Lithorama de Janvier 2001). |  |  |  En réponse à l’article de Phil Cooreman « 
  Essai sur la protection des fossiles, minéraux et sites », Didier 
  Lelubre de Strépy-Bracquegnies nous a adressé le texte qui suit 
  :Je trouve déplorable le fait de protéger certains sites comme 
  ceux des Alpes provençales et celui de Vireux par exemple.
 A ma connaissance, ce dernier site n’a jamais été étudié 
  exhaustivement et des fossiles insoupçonnés attendent d’être 
  découverts ou sont tout simplement « en attente » dans diverses 
  collections. Qui connaît les deux espèces de Scutellum, les Acidaspis 
  ou le Ceratarges qui arrive ici à 10 centimètres ?
 J’espère que l’on se décidera un jour à les étudier 
  et que l’on permettra à nouveau leur recherche.
 Pour en venir à la collaboration avec les scientifiques, je pense qu’il 
  ne faut pas trop se plaindre en Belgique. Il y avait une bonne collaboration notamment 
  entre le Cercle Géologique du Hainaut et la Faculté Polytechnique 
  de Mons.
 Pour ma part, j’ai collaboré avec des paléontologues anglais 
  et allemands (plus spécialisés) pour l’étude de trilobites 
  du Carbonifère.
 Pour l’instant, les ammonites albiennes récoltées sur le site 
  de Strépy-Bracquegnies sont étudiées par des paléontologues 
  très connus. Certains de ces fossiles ont d’ailleurs été 
  montrés au célèbre géologue René Marlière 
  qui a commencé l’étude de la faune de la région au début 
  du siècle. (une étude sommaire a quand même commencé 
  au XIXe siècle). Monsieur Marlière ainsi averti, a pu se rendre 
  sur le nouvel affleurement avant de nous quitter quelques années plus 
  tard.
 Avant de laisser ces terrains crétacés, je voudrais profiter 
  de l’occasion pour vous raconter une petite anecdote :
 La recherche de fossiles dans ce genre d’endroit nécessite bien sûr 
  une autorisation. L’ayant demandée un peu tard et l’attendant avec impatience, 
  je me suis quand même rendu à proximité du gisement fossilifère. 
  C’est sur la piste des camions que j’ai pu ramasser (et sauver) une des plus 
  belles (grosses) ammonites du gisement, laquelle mesure plus de 15 centimètres.
 Concernant les autres fossiles sauvés des broyeurs des carrières 
  (cf. article de P. Cooreman), voici un exemple concret : la découverte 
  d’une espèce de trilobite, pour la première fois complet, dans 
  une carrière exploitant les calcaires carbonifères. Il s’agit 
  du Parvidumus cernunnos dont le genre est connu a l’état de trace près 
  de Maastricht et au Japon. Le P. cernunnos a révélé maintenant 
  un lobe occipital inattendu avec 3 épines ! Quand on découvre 
  cela, je vous assure que l’on est aussi heureux que d’avoir trouvé un 
  dinosaure !
 En résumé, je pense qu’il faut plutôt encourager la recherche 
  des fossiles, le sous-sol est extrêmement riche et le volume des terrains 
  sédimentaires est énorme. La recherche devrait même être 
  intensive dans les endroits en danger pour les fossiles (et les minéraux 
  - ndlr) tels que les carrières et les travaux routiers.
 Il ne faudrait protéger que des sites tels que ceux présentant 
  des pistes de dinosaures, des ensembles d’ ammonites en place, etc.
 Didier Lelubre |