Le PASS à Frameries (28/12/2005)
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© Texte et Photos : MJX, sauf indication contraire.
Coordonnées UTM : 31U 563829E 5585594N
Marc Jauniaux
Ce mercredi 28 décembre dernier, nous avons pris notre courage et le volant de notre bétaillère à deux mains pour visiter Le PASS à Frameries.
Il est vrai que le châssis à molettes qui trône au beau milieu des terrils du Borinage nous narguait depuis longtemps.
Il est vrai aussi que nous avions reçu quelques billets gratuits gracieusement distribués par notre cher président lors de la dernière réunion de l'année au local bien connu du CMPB. Mais de là à affronter les rigueur de l'hiver !! On se serait cru en Sibérie Orientale ! Nous voilà donc partis dans un blizzard digne de l'Antarctique en direction de Mons, puis ring inachevé R5, sortie n° 2 vers Frameries. Le PASS est pour une fois bien fléché, aux coordonnées UTM 31U 563829 5585594.
Historique.
Autrefois, le site du PASS s'appelait Crachet Picquery… L'exploitation du charbon y est artisanale dès le 13ème siècle. Elle est florissante aux 18ème et 19ème siècles ainsi qu'au début du 20ème. Puis la crise charbonnière se fait sentir. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, on investit dans de toutes nouvelles installations… ce qui n'empêche pas la fermeture en 1960.
De ces années 50, le site a conservé des bâtiments industriels spectaculaires, classés en 1989. En 1997, l'aménagement du site, choisi pour accueillir le premier équipement de culture scientifique et technique de Belgique, est confié à l'architecte français Jean Nouvel.
Passionné d'archéologie industrielle, il sauve plusieurs bâtiments de la démolition, s'inspire du fonctionnement du charbonnage et emprunte au milieu industriel leurs matériaux bruts : bardages et profilés métalliques, béton, …pour redonner vie à ce lieu historique. |
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Visite.
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A mi-chemin dans la « PASS'relle », l'accueil absolument nécessaire pour recevoir plans et instructions pour survivre dans le dédale des bâtiments anciens et modernes (« séquences » disent-ils). C'est là que nous apprenons, après une enquête poussée, ce que veut dire le 2ème S de PASS : Parc d'Activités Scientifiques et... Sociales !
L'ascenseur panoramique était en panne, gelé sans doute,…et le célèbre châssis à molettes fermé pour cause de mauvais temps ! Damned ! C'était la partie la plus importante de notre programme de visite !
Heureusement, en insistant, un sympathique animateur du nom de Thomas a bien voulu nous conduire jusqu'à une porte dérobée et nous voilà en train de gravir les 64.000 millimètres de ferraille,… par les escaliers tout de même… |
Le Châssis à molettes ou Chevalement du puits n°11 (Saint- Ferdinand)
Le Châssis à molettes actuel a été construit en 1947. Entièrement métallique, Il présente une structure "en treillis" et ses pièces constitutives furent assemblées par rivets. Ce châssis supporte deux molettes, de 6,90 mètres de diamètre, superposées et placées dans un même plan vertical. Equipées de gorge, elles sont conçues pour l'utilisation de câbles ronds en acier. A chaque extrémité du câble était fixée une cage d'extraction qui pouvait contenir 12 berlines et assurait une production journalière d'environ 500 tonnes. Ce châssis à molettes reste le dernier vestige de la production charbonnière du Borinage.
En 1883, la profondeur du puits N°11 atteint 418 mètres, pour un diamètre de 3,5 mètres. Les étages d'exploitations sont aux niveaux de 333, 341 et 407 mètres. En 1950, une rénovation porte sa profondeur à plus de mille mètres, pour un diamètre de 5,3 mètres. Le puits dessert alors 3 niveaux : 430, 976 et 1030 mètres. Il fournira des charbons gras excellents pour la fabrication du coke jusqu'au 16 juillet 1960, date de sa fermeture.
Là-haut, on distingue parfaitement (par temps clair) les traces laissées par l'exploitation minière: habitat (corons), terrils, voies ferrées…
Une leçon d'histoire et de géographie à ciel ouvert :
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Vers le Sud : Frameries et ses anciens corons ou cités ouvrières , au loin quelques terrils boisés…
vers le Nord (de gauche à droite) : les terrils de Wasmes, Colfontaine, Quaregnon, Jemappes, Flénu et ses terrils, le terril du PASS, Mons sur son « cayau » avec son beffroi si caractéristique, au loin Obourg et ses cimenteries, L'Héribu, un ancien terril et enfin le Mont Panisel.
Le Belvédère, perché à 17m du sol sur plus de 50 poutres de béton.
Jusqu'en 1960, ce bâtiment en brique entourant le châssis à molettes constituait la "Recette aérienne" du charbonnage. A son niveau, l'ascenseur assurait la descente des wagonnets vides et la réception des wagonnets pleins de charbon brut provenant du fond. Ceux -ci étaient expulsés automatiquement de la cage de l'ascenseur et entraînés sur des rails en pente légère dans une passerelle aérienne vers les bâtiments de triage (actuellement détruits), où le contenu du wagonnet était culbuté, lavé, trié et calibré. Une fois vides, les wagonnets retournaient via la passerelle, vers la Recette et l'ascenseur où ils s'encastraient pour la descente.
Il abrite une exposition permanente « Le Grenier des Histoires », exposition construite autour d'un spectacle projeté sur trois grands écrans : le travail, les loisirs, les luttes sociales des gens qui ont fait le Borinage. Autour des écrans, des objets et des documents racontent la vie des travailleurs et de leurs familles ainsi que l'histoire de la région.
Le tout, hélas, dans la pénombre et dans le brouhaha… : Le bruit de la cage d'ascenseur, le fracas des marteaux piqueurs, les cris des enfants, la fanfare, les manifestations, le reportage de l'époque de la catastrophe du Bois du Casier,… |
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La Salle des Machines du puits n°11, à l'époque de l'exploitation, comprenait une machine d'extraction électrique à poulie KOEPE (cfr mon exposé sur la mine de Borth), mue par un moteur de 2400 CV.
Ce système consistait en un câble rond d'extraction qui s'enroulait dans la gorge d'une grande poulie et, à sa suite, dans les molettes du châssis. Les cages de l'ascenseur étaient fixées à chaque extrémité de ce câble et un second câble plat fixé au plancher de chacune des cages assurait l'équilibre. Un indicateur donnait la position des cages et permettait à un machiniste de les amener aux différents envoyages, lieu de départ des galeries au fond du puits. |
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Le terril des stériles était couvert de neige et nous n'avions pris ni nos raquettes, ni nos skis. |
Le quartier silo , n'est pas à négliger puisqu'il compte quelques bâtiments spectaculaires :
L'ancien Garage aux locomotives du charbonnage, transformé en salles de réunion.
Le Silo, ancien lieu de stockage et de dispatching du charbon, transformé en … brasserie !!
Les trémies, où on stockait le charbon. Aujourd'hui, c'est un lieu totalement insolite…pour des réunions en tout genre…
Le silo et l'ancien garage aux locomotives |
Les trémies (photo PASS)
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Le PASS , c'est aussi :
des expositions scientifiques ou sociales (l'argent (un peu trop noir), « les gènes et l'éthique », « veau, vaches, cochons, couvées » ou ce que nous mangeons, le corps humain,…dans des décors d'usine désaffectée, un peu trop sombre à notre goût…
des animations nombreuses pour les jeunes et moins jeunes (les robots, le studio de télé, le chantier de construction,…) - se renseigner, choisir et s'inscrire sur place tant elles nombreuses et changeantes.
un cinéma « cubique ??? » où est projeté un kaléidoscope d'images catastrophiques sensé nous faire comprendre les enjeux du développement durable,…
Bref un Disneyland à échelle humaine, sans petits Mickeys et, ô combien, beaucoup plus intéressant (moins loin et moins cher)!
A refaire donc, quand il fera un peu plus chaud et beau…
Référence :
Leur site : http://www.pass.be pour toutes les infos pratiques…
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